Dans un article dernièrement paru dans L’Opinion, je fais référence à nos travaux sur l’engagement et le sur-engagement à partir du livre « Engagement et implication, je t’aime … moi non plus ». co-écrit avec Mélanie Porte. Nous y apportons une définition de l’engagement et cherchons à mieux comprendre la différence qu’il existe entre elle et l’implication.
Par curiosité, j’ai demandé à ChatGPT la définition de chacun de ces termes, la différence entre engagement et implication et ce qu’il pensait du sur-engagement et de ses conséquences en entreprise.
Les réponses étaient certes très intéressantes (et la technologie sera très probablement, voire l’est déjà,un game changer à l’avenir) mais manquaient de profondeur d’analyse, de recul et ne capitalisaient pas suffisamment sur la recherche.
Par exemple, à la question sur l’engagement, voici la réponse de ChatGPT :
« L’engagement est un concept qui décrit le niveau de dévouement, d’implication et d’investissement personnel qu’une personne porte à une activité, une tâche, une relation ou une organisation. En milieu professionnel, l’engagement fait souvent référence à l’attachement et à la loyauté qu’un employé porte à son travail, à son entreprise ou à sa mission.
L’engagement se caractérise souvent par un fort sentiment de motivation, de satisfaction et d’identification à une tâche ou une organisation. Lorsqu’une personne est engagée, elle a tendance à être plus impliquée dans son travail, plus proactive, plus productive et plus persévérante. Elle a également tendance à être plus satisfaite de son travail, à avoir une meilleure estime de soi et à être plus résiliente face aux difficultés. »
La réponse de ChatGPT évoque de façon implicite un point qui nous semble clé : celui du lien et du rapport au travail !
En effet, l’engagement est un acte par lequel on fait le choix de se lier au travail. En sociologie, le « lien au travail » ou le « rapport au travail », désigne « la nature et les formes de liens que les individus entretiennent avec l’activité de travail et l’emploi » (Mercure, 2020, p. 13-14). Il « atteste de la place qu’occupe le travail dans les vies, de la valeur qui lui est accordée, de sa signification, de la manière de s’y investir » (Ibid.). De sa construction, émergent des « attitudes envers le travail » et des « […] comportements au travail » (Ibid.) pour lesquels, comme le soulignent Laurent et al. (2022), les entreprises montrent un intérêt croissant à travers leurs enquêtes « d’engagement collaborateurs ». Enfin, si les liens au travail pèsent sur l’engagement, la façon dont ils pèsent et les facteurs de l’engagement restent variés et propres à chacun, notamment à la situation vécue tant professionnelle que personnelle. [sources disponibles dans le livre blanc]
Une fois la définition de l’engagement posée, le sur-engagement, comme tout excès, ne peut à terme résulter sur quelque chose de positif. Il se traduit d’ailleurs souvent par une réduction de la qualité de vie, une augmentation du stress et de l’anxiété, une baisse de la productivité et une diminution de la créativité.
Cet article nous conduit à réfléchir à l’équilibre à trouver entre l’engagement et la préservation de sa santé mentale et physique.
Pour plus d’infos, l’article est disponible juste ici : https://www.lopinion.fr/economie/ressources-humaines-attention-aux-mirages-du-sur-engagement-la-tribune-de-kazem-tabrizi
Le livre blanc « Engagement et implication : je t’aime… moi non plus » est aussi accessible dans le lien en fin d’article.