La réorganisation de structures, de directions ou d’entités est un levier d’efficacité opérationnelle classique, largement déployé depuis la révolution industrielle.
Alors, pourquoi se réinterroger sur son organisation ?
De nombreuses entreprises font face à un paradoxe aujourd’hui : un contexte économique sous tensions et des problématiques d’attractivité et de rétention de leurs collaborateurs. Conjuguer efficacité opérationnelle et épanouissement des collaborateurs apparaît alors comme une nécessité.
L’optimisation d’un modèle organisationnel est un levier concret permettant :
- De gagner en productivité, en trouvant l’équilibre en autonomie et contrôle, polyvalence et spécialisation,
- De modifier les dynamiques relationnelles entre les individus au service de la collaboration et plus largement de l’engagement.
En partenariat avec la Chaire transformation des organisations et du travail de Sciences Po Paris, nous nous sommes interrogés lors de trois séminaires sur les modèles d’organisation pour demain. Nos travaux ont été menés selon une logique à la fois pragmatique et académique, de nature pluridisciplinaire et prospective sur la base d’une revue de certains travaux existants, de l’étude de cas monographiques, de témoignages de professionnels et d’observateurs, de présentations plus conjecturales et théoriques d’experts et d’académiques.
Pour comprendre si les prochains modèles organisationnels pouvaient être anticipés, nous avons analysé les modèles passés et présents. Nous nous sommes en particulier intéressés aux « nouveaux » modèles organisationnels, se voulant plus horizontaux (holacratie et organisation libérée, modèle matriciel et mode projet …). Si ces modèles cherchent à rompre avec les structures autoritaires du passé, les organisations contemporaines ne parviennent pas à éviter la reproduction de certaines contraintes inhérentes au taylorisme (forte division du travail, hiérarchisation des rôles et centralisation des décisions).
En d’autres termes, il existe des écarts entre la théorie organisationnelle et la pratique. Afin d’éviter la reproduction des pratiques traditionnelles, les praticiens ont identifié des conditions essentielles dans l’implémentation de nouveaux modèles organisationnels que nous développons dans le livre blanc.
La conciliation de la performance des organisations et de l’épanouissement humain nécessite de penser au-delà des modèles organisationnels et des recettes classiques de gestion. La sociologie des organisations fournit des clés de lecture pour saisir les processus de changement nécessaires aux transformations sociales et environnementales en proposant une grille renouvelée de la décision, de l’action collective et de la conduite du changement[1].
