Les crises se sont suivies à un rythme plus soutenu ces dernières années : pandémie, mouvements sociaux, guerres, ruptures des chaînes d’approvisionnement, le tout sur un arrière-plan d’inflation qui déstabilise davantage les populations. Il faut ajouter à cela les effets du changement climatique, des progrès technologiques et le vieillissement de la population sur la matière assurable. Les sinistres gagnent en intensité, fréquence et affectent des zones géographiques plus vastes alors même que de nouveaux risques émergent. C’est un problème épineux pour le secteur de l’assurance, dont le modèle repose justement sur ses capacités prédictives.
Les assureurs se retrouvent au croisement entre des problématiques sociales, environnementales et technologiques. Toutes font pression sur le système assurantiel suivant deux critères : la capacité des assureurs à couvrir les risques, autrement dit leur assurabilité, ou bien la capacité et la volonté des populations à s’assurer contre ces risques.
Nous établirons dans cette étude les différents leviers à disposition des assureurs pour surmonter cette crise de la matière assurable. Nous verrons tout au long de l’étude, et en particulier sur l’habitation, que les comportements des acteurs du système assurantiel sont structurants dans la capacité à assurer, plus que l’évolution des risques en elle-même.
”Nous sommes dans une situation particulière avec un effet de tenaille entre montée des risques et besoin croissant de résilience qui fait émerger le sujet de l’inassurabilité.
Franck Le Vallois, ancien DG France Assureurs